NPNT#4 – Hakuna Mataranka

Résumé de l’épisode précédent : Les pistes suivies par nos enquêteurs n’ont rien donné et le moral des troupes est au plus bas. Dans le dos de l’agence, ils prennent la décision de se rendre à Mataranka pour profiter un moment des bienfaits de la terre.


Pas facile la vie de détective privé. On marche sur des œufs en permanence, dans le noir et sans sortie de secours. Il faut faire feu de tout bois : savoir rebondir, creuser, ne pas s’arrêter à la première impasse rencontrée et trouver de nouvelles pistes. Un travail physique et mental de tous les diables. Y’en a qui croient qu’on reste assis toute la journée dans un bureau à attendre le coup de fil magique… C’est bien plus que ça !

Mais malgré nos capacités exceptionnelles et notre enquête qui nous prend aux tripes, on a aussi besoin de repos de temps en temps. De penser à autre chose que le boulot. On n’est que des hommes après tout. Si seulement l’agence pouvait le comprendre, ça serait plus simple pour tout le monde…

Nous voilà donc en spring break à Mataranka, petit bled paumé au milieu de la seule route qui descend vers le sud, quelques 200 kilomètres au-delà de notre périmètre d’action initial. Les locaux l’appellent la terre du never never. Mais derrière ce nom qui fait peur se cachent des thermes naturels. Ne dit-on pas justement un esprit sain dans un corps sain ?

Ici, l’ambiance est à la cool. On se croirait revenu au temps des colonies de vacances, où chacun vaque à ses occupations de façon détendue. Les gens sont bizarrement tranquilles à se balader en serviette, tong, maillot ; probablement la conséquence directe de la proximité des bains chauds, qui ne se trouvent qu’à quelques mètres du camping. Un peu de douceur dans ce monde de brute : c’est exactement ce qu’il nous fallait.

On relâche la pression et on se jette à l’eau, sans arrière-pensée, pour la première fois depuis  Mathusalem. Juste nous, la chaleur et nos frites en mousse pour se laisser aller. Un petit tour dans les termes du camping, un autre dans les sources situées de l’autre côté de la ville puis on revient dans les premières. Le tout entouré d’une forêt tropicale de palmiers. La dolce vita à l’australienne.

Et pour terminer cette journée détente, nous voilà sirotant une VB devant un groupe de musiciens locaux, un trio de papis rockeurs fort sympathique. Ce soir on met de côté notre imper de détective et on enfile le costume d’Aussie pour se réchauffer les miches au coin de l’énorme feu de bois. Cerise sur le pavlova, le show se termine par une démonstration d’un Indiana Jones local qui fait claquer ses lassos de cuir aux sons des damoiseaux et damoiselles impressionnés.

Le lendemain on n’a pas le cœur à repartir. Il nous faudrait encore un ou deux jours pour vraiment se refaire une santé. Si la sécu entendait ça… C’est décidé : on reste ! Et c’est sans culpabilité qu’on replonge dans les eaux chaudes pour une nouvelle séance de spa longue durée.

Mais l’affaire du Croc nous colle à la peau. Entre deux mouvements de brasse, un inconnu nous interpelle sans raison apparente et commence à nous prodiguer masse de conseils sur l’aventure en Australie, comme par exemple éviter de camper sous un arbre. Thanks… Il sait pas à qui il a affaire celui-là ! Le débit de parole du personnage est impressionnant ; et sa capacité à enchainer les sujets de conversation aussi.

Et voilà maintenant qu’il nous taille un brin de causette sur Super Croc ! « J’ai pas peur de lui moi, je sais me défendre ! Ça fait longtemps que je l’observe. Il vient régulièrement se la couler douce dans ces sources chaudes avant de s’entraîner plus loin. Il saute hors de l’eau à la verticale pour attraper ses proies, j’vais vous montrer ! »

Perplexe, on sourit vaguement et on regagne notre campement de fortune pour le gueuleton du soir. On avait dit « repos » et voilà qu’un gugus nous reparle du Croc ! Allez, on n’y pense plus, on respire et on continue la belle vie : dormir sous les étoiles, cuisiner au feu, dans la nature.

Mais décidément, impossible de profiter un peu. L’agence sait se rappeler à nos bons souvenirs ! Elle nous a renvoyé une fine analyse des photos prises aux cascades d’Edith. La faune et flore locales sont très étranges. Rien à voir avec le reste du Nitmiluk. Comme si on se trouvait dans un endroit beaucoup plus sec… L’agence est formelle : les sœurs du Croc ont reproduit une version miniature du parc Gregory ! Et un ranger nous y attend déjà pour le lendemain, avec des infos d’importance majeure.

Holly crap ! On n’y sera jamais. C’est à l’autre bout du Nothern Territory. On remballe tout, on saute dans notre caisse rouillée et on met les voiles en moins de deux. Les vacances sont finies. On the road again.

2 commentaires Ajoutez le votre

  1. mom dit :

    malgré ma légendaire horreur du camping et de tout ce qui s’en rapproche je dois admettre que ça fait drôlement envie hakunez bien les jeunes!!!

  2. airoz53 dit :

    Ah que! Je suppose que vous savez, malgré la distance, que la France est en deuil depuis mercredi : Johnny est décédé! Toute notre jeunesse….Dur!
    Allez, bonne continuation & bises.
    DAD.

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