Opale masquée

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Elle ne paye pas de mine, mais elle en est recouverte. Coober Pedy, capitale mondiale de l’opale, était dans nos têtes depuis qu’on avait vu l’émission « J’irai dormir chez vous », où l’on partait à la découverte de ces maisons troglodytes creusées dans les collines pour s’accommoder de la chaleur ambiante. Mais c’est en réalité bien plus que ça.

C’est bien évidemment des magasins d’opale et des galeries d’art souterraines à tous les coins de rue, dont les enseignes rivalisent d’originalité pour se distinguer les unes des autres.

C’est ce marchand d’origine grecque qui tente vainement de nous convaincre d’acheter une bague de fiançailles dans son magasin pas très bien éclairé.

C’est son magasin de livres et de souvenirs souterrain dont on ramènera un magnet à l’image des hilarants panneaux de sécurité qui jalonnent la zone pour alerter le quidam sur les risques de chute dans de potentiels trous miniers.

C’est de « l’art public » démesuré, à l’image de cette coccinelle et de ce puits géants.

C’est son église (souterraine évidemment) pour le moins atypique, où on se demande comment on peut élever sa conscience vers Dieu quand on est agenouillé six pieds sous terre.

C’est le John’s Pizza Restaurant qui s’est classé 5ème des meilleures pizzerias d’Australie en 2015, et où l’on a tâté de la pizza au kangourou.

C’est son cinéma à ciel ouvert et à l’écran géant qui permet d’offrir un peu d’ombre sur le trottoir d’en face.

C’est son premier et unique arbre à avoir vu le jour dans la ville, entièrement fait de métal ; garanti sans chlorophylle.

C’est son terrain de jeu public à ciel ouvert, où quiconque se sent l’âme des premiers explorateurs peut partir à la recherche d’opale, mains nues, dans des immenses tas de sables probablement déjà vidés de leur précieuse substance.

C’est cet homme, qui ferait mieux de remonter son pantalon avant d’entreprendre son hasardeuse recherche.

Ce sont ces sculptures étranges, presque malsaines, faites d’on ne sait trop quoi, et qui font inévitablement penser à ce cher Max, probablement devenu fou à cause de cet ordinateur en panne ou de ces vases désespérément vides.

C’est un ensemble hétérogène, où l’adage « rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme » est poussé à son paroxysme. C’est une atmosphère hors du commun dont on aurait bien pris quelques bouffées supplémentaires si le temps nous le permettait. C’est un nom qu’on entoure trois fois sur la carte pour la prochaine fois s’il y en a une.

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